Centre L’oignon fait la force !
Trois grands acteurs de l’oignon mutualisent la recherche sur les méthodes de production d’oignons pour accélérer les innovations.
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C’est bien connu, l’union fait la force. Mais ce proverbe n’est pas toujours simple à mettre en œuvre, surtout entre concurrents. Dans la région Centre, trois structures de production et de commercialisation d’oignons ont créé un « club » pour avancer sur les points techniques. Elles sont accompagnées par les chambres d’agriculture du Loiret et du Loir-et-Cher.
Depuis deux ans, la Ferme des Arches à Terminiers (Eure-et-Loir), Beauce Champagne Oignons (BCO) à Sermaises (Loiret) et la Ferme de la Motte à Talcy (Loir-et-Cher) multiplient les essais, ensemble. « C’est une question de survie de la filière. Les firmes phytosanitaires ne s’intéressent pas aux alliums. De plus en plus de matières actives sont retirées du marché et les instituts techniques nationaux n’ont pas suffisamment de moyens pour travailler sur des alternatives. Nous devons trouver des solutions pour continuer à produire en France. Aujourd’hui, la concurrence vient de l’étranger », insiste Florent Delaunay, responsable technique de BCO. Au sein du club, seules les données de production sont partagées. « Nous ne parlons jamais de conditionnement, de commerce ni de stratégie. C’est sans doute un des facteurs de réussite du club », détaille Julien Lemaire, responsable de la production d’oignons à la Ferme de la Motte.
Le groupe travaille sur six sujets : la conservation, le désherbage par robotique, les drones, l’irrigation, les effets des couverts et les oligo-éléments. Chaque structure est responsable de plusieurs essais. La Ferme des Arches s’occupe par exemple des essais avec un drone. L’objectif est d’essayer de corréler les images et la réalité du terrain pour détecter les besoins de fumures, les zones à risque de maladie, le potentiel de germination ou encore l’estimation des rendements. « Même s’il est encore prématuré de tirer des conclusions, nous avançons beaucoup plus rapidement que si nous étions seuls. Le club nous permet de partager les frais de recherche. Pour les essais du drone, la prestation de service est de 43 000 €. Nous n’aurions pas pu les faire seul », note Jean-Luc Parou, directeur de la Ferme des Arches.
Un budget de 100 000 €
Le budget du club est de 100 000 € pour deux ans. La Région Centre-Val de Loire, en tant que première région productrice d’oignons, le soutient à hauteur de 50 %, via son dispositif Cap filière, et les trois structures apportent chacune 17 500 €.
Si les trois acteurs jouent le jeu de l’ouverture, c’est sans doute car leurs tailles sont semblables (entre 20 000 et 30 000 t d’oignons par an) et qu’ils maîtrisent toutes les étapes de la production à la commercialisation. « La réussite du club fait des émules. Nous réfléchissons à en créer pour d’autres légumes, mais il faut trouver des entreprises d’envergure similaire », indique Laurent Lejars, animateur du Club à la chambre d’agriculture du Loiret.
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